BASQUE-FRANÇAIS



             traduction

            







Le vieux garçon

Arnaud d’Iturretxe était resté célibataire et il avait 70 ans. Il disait que s’il avait voulu il aurait pu être marié, même quatre fois, dans sa vie, et avec quelles héritières ! Avec plaisir, il relatait l’histoire d’une jeune fille qui l’avait poursuivi de ses assiduités, alors qu’il avait 30 ans.

Je crois que c’était l’héritière d’une grande ferme du côté de Saint.Palais. Cinq années de suite , il avait acheté là la nourriture des brebis. Les champs étaient aussi plats que cette table, et fertiles paraît-il. Ce n’est pas pareil pour le travail.

Iturretxe s’étendait sur les coteaux de Garazi. Rendez-vous compte combien n’auraient pas apprécié l’entrée dans une belle ferme d’Amikuze. Et, le plus fort, la fille l’avait demandé en mariage, ceux de la maison l’ayant accepté. Arnaud lui répondit très clairement qu’il préférait rester célibataire. Et, paraît-il la fille resta triste, sans cependant aucune rancœur envers lui. Encore, malgré qu’ils aient avancé en age, ils discutaient ensemble quand ils se rencontraient aux marchés de Saint Palais. Et, également, ils parlaient des enfants de Gracie, comme de vieux amis. Jamais du mari de Gracie..

Il était fier aussi d’avoir eu trois héritières éprises de lui et l’ayant demandé d’elles- même en mariage. Il refusa aux trois de la même façon, parce qu’il aimait beaucoup plus l’élevage des brebis.

Et, berger, il parlait de son troupeau comme un garçon parle de sa fiancée, comme un père de ses enfants, avec le même amour, avec le même plaisir, avec la même fierté. Il était né pour être berger.

Comment avait-il constitué son troupeau de cent têtes ? Petit à petit (lentement, lentement), lui-même, à son goût, grâce à son travail. Il vivait pour les brebis comme un père pour ses enfants, ou mieux, comme une mère pour ses enfants. Tout l’argent qu’il gagnait il l’investissait dans les brebis. A vingt ans, il entra berger chez un patron du village. Alors, à côté du troupeau du maître, il éleva quelques brebis. Ainsi il arriva à 50 têtes. L’hiver il les mettait à paître dans une petite ferme. En été il les gardait lui-même dans les pâturages de montagne.








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