BASQUE-FRANÇAIS



             traduction

            







Les pantalons de Pierre

Notre Pierre étant vraiment grand un homme, deux mètres de hauteur ou pas loin. Quand il entrait à l’église, il devait se plier en deux, pour son bien, comme s’il avait sur le dos une meule de foin. Sinon, clac, il se faisait une belle meurtrissure au front, un meurtrissure semblable aux cornes du prophète Moïse.

Jeune, il faisait tambour-major à toutes les Fêtes-Dieu et de toute la Cize les gens venaient le voir. Alors Pierre était à voir, un beau casque sur la tête – pour être encore plus grand – un joli miroir au milieu du casque, il faisait tournoyer un magnifique bâton dans ses mains, de pied et cap, tout en or, argent et rubans.

Mais, comme il est dit dans la chanson d’Otxalde et d’Etxahun " Ne pouvant toujours rester jeune, il commença à vieillir " et, ayant vieilli, comme d’ailleurs il n’était pas bon à rien d’autre, et aussi comme il restait toujours aussi célèbre et grand , on le fit Maire du village, quelque part là-bas en Cize.

Il faut dire, je l’ai oublié, que Pierre était un homme aussi bon que du gâteau. Il ne se mettait jamais en colère, même pas avec sa femme.

Comme le lendemain il devait aller à une noce à Behorlegui, Isabelle la couturière la plus renommée du village, lui apporta tout prêt, avec un petit pli au milieu, un pantalon ou une paire de pantalons, jolis, mais vraiment jolis !! Par là-bas on n’en avait encore pas vu de semblables, ceci est chose sûre .

Il lui était resté un peu d’orgueil du temps où il était ce fameux tambour-major Pierre prend les pantalons, avec beaucoup de précautions, et plus précautionneusement encore les porte en haut du grand escalier, jusqu’à la chambre.

Voilà maintenant les pantalons sur le lit. Mon ami ! quels pantalons ! Qui jamais a eu de tels pantalons ? Quel pli droit, quels points, quelles poches, quels boutons ! Et la doublure ! ce foulard que Mr. le vieux curé portait au cou n’était pas assurément aussi agréable et doux que cette doublure. Tout de même, à Behorlégui ils en parleraient de ces pantalons, Pierre ! Et Pierre, aussi lentement que tous les soirs il les rentre dans l’eau chaude, tout doucement rentre ses très longues jambes dans les pantalons. S’ils se déchiraient maintenant . Malheur !!!

" Jésus, mon Dieu chéri, qu’est- ce- que c’est ! Oh ! Est-ce possible ? Voyons, la hauteur de la ceinture ? Oh ! les jambes ne sont pas assez longues ? Isabelle a fait les pantalons plus longs? Pour qui donc ont-ils été faits ? Par le diable ! Oh Isabelle ! "

Et, tout en sueur, pris d’un frisson, dans ses immenses maudits pantalons, Pierre était en train de sauter à pieds-joints. Mais en vain. Plus il le faisait et plus les pantalons empoisonnés lui semblaient longs. Oh ! Isabelle ; Isabelle.!