BASQUE-FRANÇAIS



             traduction

            







Dans le ruisseau d’Ortzango, 3

Vingt deux hommes sont réunis maintenant dans la vieille borde à la frontière. Cinq ou six hommes âgés, la plus part tout jeunes ou à la fleur de l’age, l’œil vif, la jambe leste, tous des hommes décidés.

Et Jean-Baptiste que tous ont accepté pour chef depuis longtemps, voici qu’il leur parle, leur donnant ses dernières consignes :

- Allons donc, les garçons, nous devons nous dépêcher. Il n’est pas dit que cette pluie va vite s’arrêter ou au moins qu’elle ne va pas se calmer. Le premier pottok attaché au deuxième par la queue, pour deux pottoks deux hommes, un devant, l’autre derrière. Jusqu’à la limite de Saint-Pée ceux de Sare et d’Ainhoa devant. A partir de la limite de Saint-Pée ceux de Sare derrière pour aiguillonner les bêtes.

Ne me faites pas comme une de ces nuits passées. En gardant cent pas de l’un à l’autre, allons de ruisseau en ruisseau, et bien qu’il n’y ait pas de lune, d’ombrage en ombrage toujours. Laissez les crêtes de montagne pour les écervelés. Sur les hauteurs de Behola Jean nous rejoindra et en attendant nous avons là Francisco, les yeux perçants. Allons donc sans crainte, mais les oreilles dressées, par le ruisseau d’Orsango vers la borde de Motxo, toujours à travers la lande ; et ensuite, à la droite des deux grands feux du Boucau par notre chemin de toujours. Demain matin avant cinq heures, nous devons être à Bayonne dans l’écurie de l’auberge que vous connaissez.

Si, par hasard ,il paraît des gardes, pas de crainte. Leurs tirs n’ont jamais fait de mal, sinon à l’homme peureux .

S’ils vous sont tombés dessus, ne donnez pas de mauvais coup, mais une bagarre lutte et une bonne secousse oui. Je suis à la veille de donner mon premier coup de bâton, et il en est probablement de même pour vous. Nous ne devons pas commencer cette nuit. Dans l’impossibilité de faire autrement, vous les effrayerez et vous échapperez, pour ensuite sortir à la Madeleine d’Ortsansbehera.

Si l’un ou l’autre était quand même attrapé, et si nous ne pouvions pas le sortir des mains des douaniers, il sait que son intérêt est de se taire, sans jamais dénoncer personne d’entre nous. Et, les jours suivants il aura toute l’aide nécessaire. De même s’il a été emmené à l’hôpital pour avoir pris un mauvais coup, une fois guéri il aura plus d’une automobile pour le mener en lieu sûr, parce que là-bas, jusqu’à la prochaine amnistie, il serait mieux que dans la sombre prison de Bayonne.

Vous y êtes ? Nous y sommes !












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