BASQUE-FRANÇAIS



             traduction

            







Mère – Fils

A la tombée de la nuit, étant allé vers la haie, Pierre ne faisait que regarder le ciel et les nuages. Venant de l’ouest, de sombres nuages qui passaient en tournoyant, tandis qu’ils touchaient le toit des maisons en se traînant. Il devinait des courlis enroués alentours, là-bas dans les prés d’ Olhaso, ne faisant que piailler et gémir. Et un sourire vint aux lèvres de Pierre, ses yeux s’illuminaient " Ce soir nous verrons peu de douaniers " dans ces ravins. "

Alors qu’il était revint vers la maison, sa mère, sa mère qu’il aimait tant, était là-même, à côté de la porte, elle aussi le regardant.

- Quoi donc Pierre, encore cette nuit nous devons vraiment vous avoir par là ? Vous voulez donc me faire mourir d’angoisse enfant ?

- Vous faire mourir ? D’angoisse ? Non ! Plaise à Dieu ! De quoi devez vous vous soucier Mère ? Encore une fois ces petits douaniers de Saint Pée n’ont pu m’attraper dans leurs griffes ?

- Pas attrapé ? N’étaient-ils pas sur le point de vous prendre un de ces jours passés ?

- Oui, c’est ainsi Mère, mais je leur ai laissé entre leurs mains une de mes ceintures usagées, et rien d’autre. Comme une anguille entre les pierres, je leur ai glissé entre deux touffes d’ajoncs. Et je crois, qu’ en revenant à sa place, l’une de ces branches d’ajoncs a donné au douanier de Cize une bonne gifle et une piqûre .

- Vous serez donc toujours pareil Pierre ? Toujours pareil sans soucis ? Mais rendez-vous compte que votre ceinture ne soit pas plus solide une autre fois, et alors, ce pourrait être la honte pour nous.

- La honte ? Et pourquoi mère ? Il est possible que tous ceux qui font la contrebande ne s’enrichissent pas. Mais je ne connais pas que dans cette contrebande un ait perdu son honneur. Vrai ou faux je l’ai aussi entendu. Plus d’un maire du pays-basque ou élu municipal ont été élus bien que tous sachent qu’ils faisaient de la contrebande. Non, non, Mère, le contrebandier n’est pas un voleur, ni de prés. Restez en paix. Les contrebandiers, depuis toujours gagnent bien leur salaire, ayant bien payé leurs marchandises ou leur bétail, sans porter tort à personne.

- Allez dire cela aux chefs des douaniers…

- Aux chefs des douaniers ? Nous, nous nourrissons, et les douaniers et leurs chefs ! Que feraient-ils sans nous ? Ils devraient prendre un autre travail, et sûr, mère, pour ce travail ils ne prendraient ni l’agriculture ni la contrebande. ! Qu’ils restent donc tranquilles ces petits douaniers. Ceux-là ont besoin de nous, plus que nous d’eux, et tous les gouvernements ont d’habitude toujours besoin d’eux, surtout quand les élections approchent. Le gouvernement n’a pas meilleurs serviteurs…












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