BASQUE-FRANÇAIS



             traduction

            







De l’été à l’automne :

Notre tournée d’été faite, nous sommes de nouveau ici, chers lecteurs. L’été a fait son temps pour laisser la place à l’automne.

De ces deux saisons, quelle est la plus belle ? L’été a son soleil flamboyant et piquant, et emplit tous les alentours de sa vive lumière, mais l’automne a aussi une agréable douceur, et avec un temps doux il est plus facile de marcher dans les étroits sinueux chemins de montagne, sans suer.

Et puis, quelles belles couleurs ;sur les flancs des montagnes les fougères rougies, les bogues des châtaigniers et les cimes des épis de maïs jaunies, les brebis et les vaches descendues des pacages d’en haut emplissent les prairies de taches blanches et rousses, joyeuses de manger agréablement ,avec leurs clochettes et sonnailles sonores.

Doux mois d’octobre , joie des chasseurs ;les fusils nettoyés de leur rouille et graissés, ils sont là à attendre le vent du sud . Les hêtres et les chênes étant pleins de glands, après avoir abondamment rempli leur gosier, palombes, grives,pies, merles, fauvettes, rouges-gorges, bref, tout ce qui vole, passeront par milliers et par milliers au dessus des ravins, en direction les cols des montagnes, Euntzaro, Ehialepho, Matxarde, le Lindus ;! Pauvres oiseaux ils vont aveugles vers leur mort..

Quels souvenirs inoubliables de nos jours passés si agréablement, là, dans notre lieu de naissance, dans ce cher Valcarlos.

Le col d’Euntzaro, belle montagne ! quelle vue merveilleuse de son sommet ! Quel agréable repas abrités à l’ombre de sa hêtraie, le xahakoa plongé dans la source fraîche de son flanc. Au dessous de nous, d’un côté, au bas du fonds du ravin, les blanches fermes de Banca et des Aldudes, dispersées, ici et là, avec leurs toitures rouges. De l’autre côté, le quartier d’Aitzur, et plus loin, les fermes de Undarla, Udiri, Peloinea, Bernatenia, Ortxaix, Galluru…et, encore plus loin, le sommet d’une énorme montagne bleue. Astobizkar ! La chanson d’Astobizkar ! La Chanson de Roland ! Dans les dessous de cette montagne on entend encore l’écho du grandiose événement, les cris et les mugissements de l’extraordinaire rossée infligée par les basques aux soldats de Charlemagne, au VIII° siècle.

Devant nous Mendimotx, Adartza. Mais, par peur des suées et des fatigues je ne me suis pas aventuré à marcher jusqu’à ces hauteurs là, sans pouvoir suivre mon jeune compagnon , les jambes n’étant plus agiles à notre age.

Heureusement, le basque ne se perd pas tellement. Il fallait voir, les dimanches, comment les petits enfants des fermes parlaient tous en notre belle langue. Donc, elle ne se perdra pas de sitôt et durera longtemps. Souhaitons-le.

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