BASQUE-FRANÇAIS



             traduction

            







Pauvre Pierre ! 3

Pendant ce temps Pierre ne savait plus à qui s’en prendre. Le train était sur le point de repartir. Comment descendre plus tard à Ustaritz ? Quoi qu’il ait à endurer, n’était- ce pas mieux pour lui de rester à Ossés, maintenant, là – même ? Il a là, à Arrossa, Petit Pierre, son vieil ami, un homme bon, comme l’acier.(un homme en or)

" Les voyageurs en voiture s’il vous plaît ! En route.. " Tu, tu , tu !

Sur ce, on entend là un cri, on aurait dit un hennissement. De toutes les fenêtres du train, des alentours de la gare, tous regardaient, tous riaient, à gauche, à droite, morts de rire.

Pile au même instant, alors que le train déjà commençait à démarrer, Pierre avait sauté à terre, et il allait maintenant vers la porte de la gare, aussi raide qu’une perche, le vent déployait sa grande chemise blanche de tous côtés, sans pantalon on voyait ses jambes toute blanches, et à l’extrémité de ses jambes il porte d’énormes chaussures. Déjà deux ou trois chiens le poursuivaient. Aboyant à tue- tête. C’était vraiment risible.

Comme s’il s’était étouffé de rire, le train s’en allait maintenant en pouffant , tout doucement, comme si, lui aussi, regrettait de s’éloigner de là.

A la porte de la gare il y avait justement un gendarme basque d’Irrissary, en deux sauts il se saisit de Pierre, en même temps, deux de ces diables de chiens eux aussi saisirent les pans de la chemise de Pierre.

D’où êtes- vous ? Votre nom, et vite encore ! Je vous verbalise, une contravention bien assaisonnée ( salée et pimentée..) !

-Je suis Pierre, Monsieur ! Ne me faites pas de mal ! Les pantalons m’ont glissé des mains dans le train et je vais chez Petit Pierre d’Arrossa, dans l’espoir qu’il me prêtera une paire de ses pantalons.

- Quoi ! Pierre et Petit Pierre ! Pierre d’où ?. Des pantalons perdus du train ? Que sont ces paroles idiotes ?

Et, là- même, Pierre en vit de toutes les couleurs sans pouvoir faire croire sa mésaventure. Dieu ayant fait venir jusque là Piarreño son ami, on emmena le pauvre homme dans une remise où se trouvait le pétrole pour qu’il s’y cachât honteux jusqu’à ce que Petit Pierre lui porterait une paire de ses pantalons.

Et, après, en pleine nuit, avec des pantalons qui lui arrivaient jusqu’au genou il retourna chez lui.

A la maison nous ne savons pas ce que lui dit sa femme, mais ce que nous savons : que pendant vingt jours Pierre resta avec un terrible rhume, et que de ce jour il ne voulut pas sortir du village, même pour aller aux plus grandes noces.








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