BASQUE-FRANÇAIS



             traduction

            







Pauvre Pierre ! 2

Et Pierre, s’étant levé de tout son long, ses pantalons à la main, est en train de taper et taper, tandis que toute la poussière de ses pantalons va du côté de la montagne du Jarra. Dans un champs, un groupe de cultivateurs au travail était en train de les regarder lui et ses pantalons, comme les goujons au bord de l’eau, la bouche grand ouverte. Pierre, s’activant, était bien soucieux ! Il secoua ses pantalons comme s’il avait eu une bannière à la main, et, je pense, il rit aussi (il se moqua) des agriculteurs..

Tout à coup.., oh ! oh !

Lui ayant glissé des mains, ou, je ne sais comment, le vent emporta les pantalons des mains de Pierre, et les pantalons, eux, s’en allaient maintenant, en l’air, tout doucement, comme un aéroplane ou un de ces outils. Et Pierre, hébété, avec des yeux aussi blancs que du fromage, les deux mains en avant, sortit un horrible hurlement de la gorge , il se plia en deux, au coin de la fenêtre.

A force de le déplorer, il n’était plus maître de lui- même, et il s’en fallut de peu qu’il ne s’élance derrière ses pantalons à l’extérieur de la fenêtre.

A la fin, en larmes, comme un enfant, il s’assit, ou pour mieux dire il tomba, vraiment, il tomba dans un coin. Oh ! notre Dieu ! Qui donc a jamais vu quelque part pareille chose ! Et que faire ? Oui ! que faire ?

Et le train, fiou, fiou, allait en serpentant, allait, toujours allait… Voici Agerrea d’Ispoure, voici le pont de fer de la gorge de Baïgorry ! Oh ! oh ! dans un instant Ossés !..

-Ossés, Ossés, cinq minutes d’arrêt !…

Pierre, les yeux fous, se lève de nouveau, à côté de la fenêtre, et , véritablement affolé, il est en train de faire des signes, aux employés, au chef de gare, au vieux Goitiño, au facteur d’Irissarry, et je ne sais encore à qui et à qui. Que voudrait-il de leur part ? Lui même le sait-il bien ?

Enfin, deux jolies vieilles dames d’ Irissarry le remarquent, et, en croyant qu’il y a là une place, pour elles, leurs cabas à la main, elles lui viennent avec le sourire, aussi vite que les jambes le peuvent…..

Pierre les remarque au même instant, et , joignant les poings, il commence à les menacer en hurlant :

-Partez d’ici, vieilles diablesses, ou je vous éjecte toutes les deux !

Et il l’aurait bien fait je pense, comme ça ! Heureusement, stupéfaites, les pauvres femmes s’éloignèrent, cet homme effrayant pouvait être sûrement, un fou qu’on emmenait à Pau…








r>