BASQUE-FRANÇAIS



             traduction

            







Pauvre Pierre !

Il des gens, il n ‘y a pas de doute, qui sont nés pour être malheureux et contrariés..

Vous vous souvenez peut- être, l’ autre fois, Isabelle la couturière ayant fait une culotte ou plutôt une paire de pantalons beaucoup trop longs, sa femme et ses deux filles ensemble, à l’insu l’une de l’autre lui ayant coupé, le lendemain matin, les pantalons la veille trop longs, ne lui arrivaient même pas jusqu’au genou ? Devant aller à une noce de Behorleguy, il resta même là- même malade huit jours, du fait que le médecin eut beaucoup de mal à le guérir.

Une fois, cependant, on lui fit des pantalons sur mesure, on ne peut plus jolis. Dés lors Pierre était tout heureux, enclin à aller manger n’importe où.

Et voilà qu’ on le demande à Ustaritz, pour un grand mariage. Ils devaient être cent vingt convives, depuis l’époque du roi Salomon on n’avait, pas une seule fois, vu une telle noce.

Pour le jour dit, à six heures et demi pile, Pierre était là même, à la gare de Saint Jean Pied de Port, vêtu d‘une chemise blanche, un bouton en or au milieu du jabot de la chemise vêtu de ses beaux pantalons. Comme il était aussi un homme important, après lui avoir jeté un coup d’œil, tous s’ écartèrent de lui en silence, et , le train démarrant, il monta à son siège dans la plus belle prestance.

Tenez ! il devait faire le voyage tout seul ! Pas une âme dans ce compartiment ! Tant mieux !

Ayant regardé à droite du côté d’Ispoure et de l’Arradoy, puis à gauche le col d’Uharte et d’Izpéguy, il alluma une pipe qu’il devait fumer, là- même très tranquillement. Donc, -ayant porté la main à la poche , il remarque que, la pluie de la nuit ayant sali les chemins, il a ses beaux pantalons tout salis et tachés de boue…Misère ! D’aussi jolies choses ! Et en allant à la noce !..

Arrêtant de fumer, le mouchoir blanc à la main, il donne des tapes et des coups pour enlever les éclaboussures ! Par tous les diables! la salle éclaboussure ne veut pas partir. Gratter avec la pointe du doigt et ne fait que rentrer la souillure plus en dedans , diantre !

Au reste, il n’a personne là avec lui…S’il enlevait les pantalons et les prenait en mains pour mieux frotter ? Pourquoi pas ? N’est-il pas seul ? Hop.. allons- y !

Très lentement il enlève donc ses pantalons, en regardant à gauche et à droite, comme si néanmoins quelqu’un pouvait le voir…

Et maintenant Pierre est tout heureux, en train de frotter et nettoyer ses pantalons. Comme un petit vent frais lui venait au talon de temps en temps, mais, bref !, Tout de suite il finit son travail. Le voilà fini ! Un petit coup par la fenêtre maintenant et il est sauvé.








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