BASQUE-FRANÇAIS



             traduction

            







Qu’étions nous et que sommes nous ? 2

Et il faut voir comment ils réagirent, sous la Révolution, quand on voulut les leur enlever, en voulant les mettre au même rang que toutes les autres régions de France, au moyen de la violence.

Ils envoyèrent à Paris des messagers pour faire savoir que la Basse- Navarre ne tolèrerait jamais cela, mais comme on le dit d’habitude le gros poisson avale le petit, et après avoir menacé de déclencher la guerre, ils furent forcés de céder, malheureux Bas-Navarrais.

La même chose nous arriva à nous aussi en 1839, une quarantaine d’années plus tard. Voilà comment les puissants suppriment les droits des faibles.

Combien de châteaux sont encore debout dans cette Basse- Navarre chérie, témoins de la grandeur de la Navarre des temps anciens ! A Baïgorry, Saint Jean-le –Vieux, Bussunaritz, Garris, Lacarre, Saint Palais, et dans beaucoup d’autres endroits. Quelle détresse font-ils ressentir à celui qui a lu quelque chose, les châteaux et les belles résidences des nobles bas-navarrais, quand nous nous arrêtons sous leur façade, le regard fixe et le cœur attristé, l’esprit empli des souvenirs de notre Navarre d’autrefois, et en la voyant maintenant, séparée, morcelée, devenue étrangère à ses fils qui renoncent à l’appel du sang , ayant rompu les liens avec leurs ancêtres.

Et, que nous étions frères ,nous avons là, abondance de preuves l’attestant.

Hasparren, Etxarri, Uhart-Cize, Ascarat, Lecumberry, Hasquette, Zabalza, Anhaux, Occos, de là-bas et d’ici sont les mêmes noms de villages..

Ossés, Isturitz, Irissarri, Sueskun, Mongelos, Bussunaritz, Ispoure, Lasse, Çaro, Ustaritz, Etxaleku, Etxepare, Irigoyen, Jatxou, Inchauspe, Garro, Osinaga, Garbayo, Oyarbide, Goñi, et beaucoup comme ceux-là , des noms ou appellations de Navarre et de Basse-Navarre.

Et, il m’est venu à l’esprit, un jour, ( Que le Seigneur ne le veuille pas) que si une guerre éclate entre l’Espagne et la France, les gens de Valcarlos et ceux d’Arnéguy devraient se battre et se massacrer entre eux, qui sont frères et voisins..

Cela serait risible si cela n’était pas une triste chose.

Pampelune Septembre 1934.

"El Día" le 26 janvier 1934






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