BASQUE-FRANÇAIS



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Sommes-nous en hiver ?

Le noir hiver est arrivé brusquement, à grands pas, cette année plus tôt que l’an dernier.

Brouillards, givres, bruines, glaces, neiges. Voilà les tristes cadeaux que nous apporte l’hiver , pour rester sept mois sous sa menace.

Nous sommes le 20 octobre et déjà, toutes les montagnes alentours de Pampelune sont couvertes de leur linceul blanc.

Les grues cendrées avec leurs violents craquètement stridents vont à la queue leu leu, vers le sud, fuyant les territoires du Nord, à la recherche de terres tempérées, vers les lieux où elles se nourriront l’hiver, par dessus la mer, jusqu’en Afrique.

Les palombes aussi, en grand nombre, à travers les montagnes de Velate et Ibañeta, prennent le même chemin, après s’être bien rempli le jabot de glands dans les hêtraies et les chêneraies dans les forêts de ces coins.

Toutes sortes de volatiles vont vers les pays chauds, et nous, pauvres hommes, pendant ce temps nous, nous devons rester ici , tremblant de froid, ne pouvant pas faire autrement, contraints et forcés, nous qui devons vivre avec le travail.

Allez, allez, bienheureux oiseaux, vos départs nous attristent, parce que vous êtes la promesse de l’hiver. Nous attendrons six ou sept mois votre retour, vous serez les messagers du beau temps, puisque vous apporterez la magnifique saison pour réjouir notre cœur.

Mais nous qui restons ici quelles difficultés devons nous traverser pour résister au mauvais temps. Les nez et les oreilles rougis, les doigts durcis et bleuis, les corps tremblants, les dents claquant, les pieds gelés…

Et, cependant, il y a des gens qui aiment l’hiver….

Diantre ! ils n’ont pas mon sang, c’est sûr. L’hiver me décourage, sans pouvoir m’écarter du coin du feu, et même là, protégé par d’épais vêtements de laine du petit vent du dehors, de celui qui pénètre dans les os, …

L’hiver est la mort pour les humbles de la terre et les gens faibles et pauvres, c’est la saison de la maladie.

Les toux, rhumes, pneumonies, rhumatismes et tous les ennemis de la santé nous menacent.

Mauvaise saison va- t’en, passe vivement, sans causer de gros dommages.

J’ai déjà commencé à mouiller le mouchoir, en éternuant…

Octobre 1935








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