BASQUE-FRANÇAIS



             traduction

            







LES PANTALONS DE PIERRE 3 :

Pauvre Pierre ! Ses pantalons furent si bien coupés trois fois, il restait là- même, devant son lit, l’œil devenu aussi blanc que le fromage, la bouche aussi ouverte qu’ un four à chaux. Il était en train de se frapper la poitrine avec les bras. Etait- ce vraiment lui ?se demandait-il ou bien était-il en train de rêver, éberlué. Les pantalons, ses beaux pantalons, ne lui arrivaient même pas aux genoux, et, il ressemblait tout-à- fait à un de ces pauvres diables qui se baignent dans la mer à Biarritz à demi nus. Même pour le foulage du raisin on porte des pantalons plus longs, et Pierre était devenu comme un basque d’autrefois.

Pris de fièvre sur-le-champ on mit le malheureux Pierre au lit. Au lieu de manger les gâteaux de la noce il passa trois jours à avaler des purges, boire de la tisane, et comme le défunt M.Darius, le médecin de Saint Jean Pied de Port, vivait encore, ce Monsieur se donna assez de mal pour sauver le pauvre Pierre.

Jeanne, Marie et Catherine, se tinrent assez penaudes pendant quelques jours, et, de ce jour, Isabelle la couturière, ne cousut jamais plus de pantalons à Monsieur le Maire.

A l’empaillage.. Martin ?

Qui était le fautif ? Si ses parents ne le lui avaient pas appris à lire dans les livres et les journaux ? De qui était-ce donc la faute ? Si ce diable de Pascal, le guichetier combien de mensonges, ne savait-il pas faire croire ? Ces mensonges, il les avalait, c’est cela, comme un morceau de gâteau. Mais, de même, il n’y avait dans les sept villages alentours personne pour utiliser la charrue aussi droit et aussi profond. Il était d’abord, aussi, un ami des animaux … Mais, ce diable de Pascal, le faisait tourner en bourrique avec ses roueries.

Un matin, Martin sortit sur la rue, vêtu avec recherche. A grand pas il descendait vers le bas de la rue, ses énormes souliers cloutés aux pieds. Il avait mis des habits de marié : veste et pantalon du costume, gilet tout moucheté de rouge et vert. La ceinture à la taille, lui faisait trois tours assurément, toute rouge, les rubans pendant sur le côté. Au dessous de la ceinture, devant, il avait un énorme bouton, fait d’un buis tout à fait blanc, pour fermer la braguette. La chemise blanche, avec douze fin plis, lui arrivait jusqu’aux oreilles, l’étouffant presque. Sur la tête, un béret au plutôt un bonnet noir, ressemblant à un large champignon, au-dessus d’une chevelure drue.

Martin allait donc, à grands pas vers le bas de la rue. S’il avait regardé sur les côtés, il se serait peut-être méfié de quelque chose. Mais, la collerette autour de son cou lui donnait assez de tracas, aussi , il ne vit pas le rire sournois de son ami¨Pascal.

Il va, il va, et à la fin, il arrive devant la maison du défunt Monsieur Fort .