BASQUE-FRANÇAIS



             traduction

            







LES ÉCHOS DE L’ÉTÉ :

On a l’habitude de dire que les écrits les plus jolis et les plus profonds sont ceux qui nous sortent du cœur, non pas ceux que nous exprimons de l’intelligence et de l’esprit, avec bon sens et prudence.

Il se peut que ceux-ci puissent être censés, mais ceux du cœur donnent l’impression de quelque chose de charmant(de séduisant) et pénètrent en nous jusqu’au fond de notre être alors qu’elles sont nées de l’âme.

Les choses que je dirai peuvent être petites ( sans importance)mais laissons parler le cœur.

Une fois, un jour, quand j’étais à Valcarlos, le mois d’août dernier, était arrivé à la maison où je restais, par la montagne et à pied, un homme dégingandé du quartier Belexi de Baigorry, âgé, et mince. C’était un parent de la maîtresse de maison et il déjeuna là.

Pendant le repas, alors qu’il avait la bouche pleine d’un morceau de viande et de pain je lui demandai si une fois il avait entendu le nom du bertsulari Boryel, enfant célèbre de Valcarlos. Ce nom entendu, soudainement, ayant rapidement avalé sa bouchée, ses yeux s’illuminèrent.

Monsieur, me dit-il, difficilement, très difficilement, on peut trouver de tel pertsulari en Pays Basque. A Baigorry et aux Aldudes, en Garazi et en Amikuze, dans toute la Basse Navarre et aussi en Labourd et en Soule, il était très connu. Qui ne connaît pas ses vers ?

Et, Aussitôt, s’étant nettoyé le gosier avec une gorgée de vin, il me commence les plus beaux couplets de Boryel en chantant à haute voix. Et comment ?

Moi , j’étais ravi de l’entendre, avec quel amour et quelle délicatesse lui sortaient du cœur les plus beaux vers, les vers que les purs montagnards basques expriment d’un air indicible .

Tenez Monsieur, répond-il ; dans mon village à Baïgorry, dans les quartiers et les fermes isolées, vous entendrez des vieux et des jeunes les vers de Boryel, en sus des irrintzina ?

Lecteur, dans cette région de langue étrangère, vous ne savez pas jusqu’à quelle profondeur les bertsularis pénètrent les montagnards. Le basque ne peut être basque s’il n’a pas l’ amour ardent qu’il a pour les bertsularis, et, s’il ne sait pas par cœur leurs vers les plus remarquables, pour se les réciter intérieurement lors des tourments de cœur ou dans les jours d’allégresse.

De quelle grande réputation et quelle renommée sont ces trois noms parmi ceux de l’autre côté de la montagne : Boryel le bas navarrais de Valcarlos, Otxalde le labourdin et Etxahun le souletin, de Barcus. Noms qui perdurent, allant de bouche en bouche, après fêtes et repas, dans les réjouissances des villages, malgré qu’ils soient si anciens.

Un autre jour il faut que je vous parle de Boryel, mon grand compatriote du village pour faire connaître aux gens d’ici qui et comment il était.