BASQUE-FRANÇAIS



             traduction

            







Les sorcières 12 :

Jeannette : Et, Dame Saubadine, comme cela, vous l’ayant accepté, si nous passions la nuit ici, ici même, sur ces chaises-ci ?

Après que Jeannette ait parlé ainsi, les lumières de la pièce s’éteindront, presque toutes, ou on fermera à quelque chose prés les volets extérieurs, et quand elles sont ainsi dans l’obscurité, immédiatement et tout à-coup commenceront mille cris et vacarmes :cornes, clarines, clochettes, cris, miaulements et cris stridents, tous ensemble ; d’abord comme d’un peu loin, ensuite de tout prés,

Et, après, de nouveau, le plus grand silence.

Marie et Jeannette, se regardent, pétrifiées. Après cet horrible vacarme, ce grand silence ne leur paraît que plus affreux.

Elles regardent Saubadine, attendant quelque aide de sa part ; mais Saubadine, faisant semblant d’être pétrifiée elle aussi, a enfoui sa tête entre ses genoux..

Tout à coup on entend deux affreux mugissements, et contre la porte, déjà entrés à l’intérieur, apparaissent, comme s’ils étaient sortis d’entre les planches, deux monstres effrayants : Mahuma et Inguma..

Ils arrivent pas à pas, sans faire le moindre bruit, les deux immobiles dés qu’ils ont fait un pas.

Les deux ensemble lèvent un bras desséché, leurs yeux, leurs nez, leur bouches laissent couler le feu.

Marie et Jeannette se sont levées, claquant des dents, les mains appuyées au mur…


                        V -

Saubadine, Marie, Jeannette, Mahuma et Inguma

Jeannette et Marie : oh, ! oh !

Jeannette : Que sont-ils ceux-là, Marie ?

Marie : Demandez leur à eux-mêmes

Les monstres, sans dire un mot, font un autre pas, et lèvent de nouveau leur bras décharné,

Les deux :Oh, Oh Saubadine !, Saubadine ! (Saubadine la tête toujours cachée, ne bouge pas)

Marie et Jeannette, tombées à genoux, en criant :

Les deux : Je vous prie, Pardon, Mahuma et Inguma

Mahuma : (d’une voix terrible) Pardon ? Pardon ?Pardonniez-vous, vous autres, vipères, quand vous étiez à piquer l’une et à mordre l’autre….

Les deux : Je vous prie, je vous prie !!!



Inguma : Non, Il n’y a pas de pardon pour vous ! Venez avec nous, avec nous et maintenant même (de sa main desséchée il les touche, et les deux tombent tout du long en criant)

Marie : Nous ne ferons plus de méchanceté, jamais !

Mahuma et Inguma : Non vraiment ? Jamais ?



Jeannette : Non, non, Jamais ! Saubadine, Louise, venez, venez

(Et les deux, devenues muettes, s’évanouissent, comme des mortes, toutes froides)