BASQUE-FRANÇAIS



             traduction

            







Les sorcières 9 :

Saubadine et toutes les autres

Marie, Jeannette : Que le Bon Dieu vous accorde une bonne soirée.

Saubadine : Oui à vous aussi,

Catherine : (à voix basse) Bon soir ? à celles-là ? Certes pas ce soir ! (Marie et Jeannette s’assoient, sans mot dire. Les autres, ayant regardé leur pâleur, se font des signes entre elles, et rient sous cape )

Saubadine : Où étiez vous tous ces soirs-ci Marie et Jeannette ? Nous vous attendions inlassablement… aussi j’avais cru que, comme vous l’aviez dit l’autre soir vous ne vouliez plus venir auprès nous.

Marie : Oui, Voila, je n’étais pas très bien c’est sûr,

Jeannette : Moi aussi, également,

Katy : Aussi cela se voit, Jeannette, vous êtes toutes deux aussi blanches que le sac de moulin.

Saubadine : Et, que faisiez-vous donc ?

Marie : Ce n’est pas une chose essentielle ( Toutes très silencieuses se font des signes et rient) Mais, voila, la nuit on s’effraie facilement, un peu de fièvre suffit pour imaginer n’importe quoi, et voir et entendre n’importe quoi…

Jeannette : Voila, moi aussi j’étais ainsi ( Toutes se font des signes à la dérobée ensemble et rient discrètement, sauf Saubadine. Quoi qu’il en soit d’autre part elles doivent se comporter ainsi jusqu’à la fin, de temps en temps, à chaque fois que les deux coquines parlent) Moi-même sais-je bien ce que j’avais ? Ce diable de vent du sud y était pour quelque chose, sans doute…Semblable à des âmes en peine…J’étais dans de mauvais rêves !

Marie : Si ce n’avait été qu’en rêve !

Jeannette : (comme si elles allaient pouffer) Voilà, Voila !Parce Qu’il y avait autre chose alors!

Marie : Oui, Dans ma cuisine, à la porte, au grenier il n’y avait pas de pire vacarme ..Cri, glapissement, braiment, sifflement…j’ai entendu n’importe quoi pendant trois nuits….Pétrifiée, je ne pouvais même pas me mettre debout…

Saubadine : Cela est possible ! Vous rêviez..

Jeannette : En rêvant ! Pensez Donc ! Moi aussi j’avais le sabbat des sorcières comme cela, chez moi,

Toutes : Oh ! ( Toutes restent silencieuses un instant, et après, en faisant semblant de trembler, elles se rapprochent les unes des autres assises côte à côte sur des chaises)

Marie : Et comme cela donc, pendant trois nuits ! Seigneur ! Et après( elle reste comme effrayée)après, la quatrième nuit, au coin de la table, j’ai trouvé une feuille de papier toute rouge….

Jeannette : Oh !…

Toutes : Qu’avez-vous, qu’avez-vous ?

Jeannette : Moi aussi, le même papier….

Toutes : Oh ! Qu’y avait-il dans ce papier ?

Marie : Voici, tenez, nous le savons bien sûr par cœur. Que fantômes et esprits nous harcèleront longtemps, longtemps, comme cela, et plus encore….


Saubadine : Les malheureuses ! Je les plains quand même. Il n’est pas facile de rester chez soi sans demander l’aide de personne.

Bénite :Il y a longtemps oui que nous pourrions les avoir ici, si elles n’avaient pas encore un peu de honte. De la manière dont nous les avons traitées la dernière fois, cela c’est pas tellement facile de revenir à Bordaxuri. Ne pensez-vous pas Saubadine ?

(Quand Saubadine va répondre, on frappe à la porte.)

Saubadine : Entrez, entrez !

Entrent Marie et Jeannette, toutes blanches et vidées de toute expression.