traduction
            
Le Noyer Le beau temps convient à la terre. C’est juillet, comme le mot le dit bien, le mois des moissons. Sur les vertes lisières des montagnes du Pays Basque les herbes sont épaisses et grasses comme dans les larges prairies d’altitude, les blés aussi arrivés à fauchaison dans quelques jours, la vigne n’a pas eu si belle allure depuis longtemps, et les agriculteurs, ainsi ont la douce et réconfortante espérance de remplir leurs greniers, granges et caves à vin. Mais Harrixuri et Urtebi, n’ont jamais été jusqu’à ce jour autant fâchés, front sombre, regard sévère, et tête levée. Les deux plus proches voisins n’ont pas échangé une parole durant ces cinq années, chacun reste chez lui avec sa famille, ne pouvant plus supporter le sale charmant voisin. Les alentours sont silencieux, chacun avec sa pensée, ils ne sont encore disputés et encore moins risqués à se battre. Pourtant, Toute la journée, à tout moment, les deux familles ne peuvent tout de même pas rester enfermées chez elles, comme des idiots, elles vivent nez à nez. Évidemment Harrixuria est à vingt pas d’Urtebi…Deux grandes maisons à côté, loin des autres maisons. Qu’est-il donc arrivé à ces deux pauvres familles, pour que chacune jette à l’autre un tel regard noir ? Un noyer…oui, seulement un noyer, un vieux noyer, qui a prés de cent ans, et qui de ses généreuses et larges branches donne trois boisseaux de noix dans le champs d’Harrixuri, et trois boisseaux de noix dans le champs d’Urtebi.Arbre robuste, gros et grand, il a au moins deux mètres de circonférence. Il vit jusqu’à ce jour sur la limite commune qu’ont les deux champs, et il a passé cent ans dans les meilleures dispositions , sans qu’il ait causé de tort à personne, ou provoqué une dispute, que personne n’a maudit ou répugné. Pauvre arbre, sans que personne le dise il est né un jour dans ce mauvais endroit, parce que Dieu le voulait ainsi…Jusqu’à maintenant personne n’en parlait, il était à tous et à personne. La maîtresse d’Harrixuri ramassait les noix tombées de son côté, celle d’Urtebi de même. Quelles belles noix dit Jeanne d’ Harrixuri à Mañaña d ’Urtebi, elles sont chacune ramasser leur part de récolte, en riant de bon cœur et en épluchant en détail les nouvelles du village, dans la douce ombre du noyer. Oui, ceux d’Harrixuria le père, la mère et le fils, comme ceux d’Urtebi ,le père, la mère et la fille, se reposaient à son ombre, de temps en temps, de leur pénible travail, là ils reprenaient leur souffle, là ils bavardaient ensemble, là ils riaient , là ils essuyaient là leur sueur, quand il pleuvait ils se réunissaient à son abri.