BASQUE-FRANÇAIS



             traduction

            







PIARRES 5

Une demi-heure environ passa, et ensuite, tout-à-coup, il se fit un épouvantable craquement, le dernier. Peut-être dispersé par les prières de Monsieur le Curé (comme dans les contes d’autrefois on aurait dit qu’il était frappé par un coup de pied d’un prêtre), le vilain nuage se déchira et se mit en fuite, la pluie s’arrêta, et un pâle soleil réapparut à peine.

Les oiseaux, en secouant leurs plumes, se mirent à piailler, les hirondelles s’envolèrent vers le ciel, les volets s’ouvrirent, les gens, les animaux, d’un bond, sortirent.(jaillirent dehors).

Pierre, devant la porte, restait à regarder les affreux nuages qui allaient en tourbillonnant vers les hauteurs, et il rendit grâce à Dieu, car les blés, les maïs, les vignes, tous restèrent debout.

                         -O-O-O-

Les choses vont, les choses viennent les menaces de l’orage furent oubliées, et, dans le village on ne pensait plus qu’à la fête de l’Eglise.

Déjà, la veille de la St Jean, les feux traditionnels s’étaient allumés dans le village, de tous côtés, (partout). On entendait des coups de feu d’Amotz, d’Ibarron, d’Hergairai, de la Place, et vraiment, c’est la vérité, tous les gens se réjouissaient de la naissance de St Jean, comme autrefois l’ange en avait fait aussi l’annonce.

Jean Barbier, né le 9 juillet 1875 à Saint-Jean-Pied-de-Port
et mort le 31 octobre 1931 à Saint-Pée-sur-Nivelle, est un prêtre
et écrivain basque d'expression navarro-labourdine.