BASQUE-FRANÇAIS



             traduction

            







PIARRES 3 - ELIZAKO BESTAK

Les gens, les animaux, ne pouvant courir assez vite, allaient vers leur maison, leur métairie; silencieux les gens, mugissants les animaux, tous étaient effrayés. Les oiseaux, eux, s’étaient tus depuis longtemps, dans les trous des arbres, blottis dans les coins des halliers, eux aussi réduits à rien.

Pendant ce temps les nuages arrivaient, de plus en plus effroyables (terribles) au milieu des craquements du tonnerre. Les arbres se courbèrent jusqu’à terre, allongeant en sifflant leurs branches de tous côtés comme de grands cheveux.... Les volets commencèrent à claquer dans toutes les maisons, beaucoup de vieux murs se fendirent, les tuiles s’envolèrent à tire d’aile, et . . . le nuage éclata au dessus du village....

                         -O-O-O-

Autour de chaque maison vous auriez dit la mer; les bruits les plus affreux, tous les rugissements s’étaient là réunis. Au milieu de l’après-midi il faisait une nuit noire, accablante, en vérité terrifiante, les éclairs jaune et rouge éclairant les ténèbres.

Avant même que le nuage d’orage ait crevé, rapidement rendues à l’église quelques femmes, le chapelet à la main, étaient en train de prier, dans une vive inquiétude, en tremblant. La lumière devant l’autel leur semblait être un secours , elle aussi était sur le point de s’éteindre. Comme dans un tremblement de terre, dans une vibration sourde, les murs de cette vieille église tremblaient, et, là-bas, dans le clocher, les cloches commencèrent à gémir.

Jean Barbier, né le 9 juillet 1875 à Saint-Jean-Pied-de-Port
et mort le 31 octobre 1931 à Saint-Pée-sur-Nivelle, est un prêtre
et écrivain basque d'expression navarro-labourdine.