BASQUE-FRANÇAIS



             traduction

            







La Fête de l’Eglise de St Pée – Le Déjeuner d’Oihanalde

On avait un bon repas à Oihanalde, Gracieuse, Marie, aidées d’une femme du voisinage, après avoir entendu la première messe, s’étaient très bien appliquées toute cette matinée. Dans la vaste pièce du rez-de-chaussée une belle table était installée là même. Sur cette table était étendue une grande nappe, filée à la maison, tissée par Ignace le tisserand, toute blanche avec des raies bleues, une nappe blanchie au serein de la nuit.

Autour de la table, des deux côtés de Thomas et face à lui se trouvaient les convives, ici les hommes, là-bas les femmes, l’oncle, la tante, le grand-père, les grand-mères, petits et grands, deux ou trois couples de proches parents ; ceux d’Oihanalde étaient tous placés tout au bout de la table, les autres étaient au travail. Gracieuse, elle, comme le veut aussi la manière traditionnelle du Pays Basque, allait et venait debout, ayant l’œil à tout, une maîtresse de maison vraiment ouverte et aimable.

Marie porta alors à table, encore bouillant, le bouillon des plus belles poules de la maison, tout jaune, avec des yeux. L’agriculteur, matois, dit d’habitude à propos de ce bouillon que c’est " le bouillon du curé "… A présent, depuis quelques temps croyons-nous, les prêtres consomment plus souvent le pot-au-feu que non-pas le bouillon de poule.

Jean Barbier, né le 9 juillet 1875 à Saint-Jean-Pied-de-Port
et mort le 31 octobre 1931 à Saint-Pée-sur-Nivelle, est un prêtre
et écrivain basque d'expression navarro-labourdine.