BASQUE-FRANÇAIS



             traduction

            







L’inondation (12) 1913

On ne commencera pas à réparer la route nationale défoncée avant deux ou trois mois, nous dit-on, pour cela, il faut d’abord faire les plans, ensuite acheter les matériaux nécessaires, et les monter sur les lieux. Et, vous savez que nos Messieurs prennent toujours le temps pour cela…

Ça aurait été étonnant si la maudite politique n’avait pas montré son nez après l’inondation. A peine pour cela, nous avons vu froncement de sourcils et éclairs. Nous avons eu aussi une ruade que nous n’attendions pas. Voila comment, la semaine passée, une gazette française nous a apporté un article plein de louanges envers M. Ernautène, le maire d’Urepel, tandis qu’il nommait ce monsieur : M ; Ernautène, maire des Aldudes.

On pourrait en rire s’il n’y avait pas là une moquerie envers les Aldudes, et, caché derrière la moquerie … un mensonge. Quatre jours après l’inondation, le maire d’Urepel fit signer dans son village, après l’avoir fait écrire par l’instituteur, cette demande qu’il voulait faire au gouvernement : qu’on laisse entrer à Urepel les marchandises d’Espagne, sans taxes, jusqu’à la réparation de la route. En ces circonstances, soixante personnes la signèrent. Monsieur le Maire envoya ensuite la pétition au Sous- Préfet, qui la transmit au Préfet, et à la fin le Préfet l’envoya au Premier Ministre.

Jean Etchepare Bidegorri (Mar Chiquita, Argentine, 30 octobre 1877 - Cambo-les-Bains, Labourd, 9 janvier 1935 ), surnommé le docteur, est un écrivain basque. Il écrivait principalement des articles de presse. Libre d'esprit, il se démarquait des écrivains basques de son temps. Deux articles publiés dans le livre Buruxkak (évoquant l'amour hors mariage et l'école laïque) furent d'ailleurs censurés.

Il fut néanmoins nommé à la tête de Eskualzaleen Biltzarra, association de promotion et de défense de la langue basque. Il était également membre correspondant (Euskaltzain urgazlea) de l'Académie de la langue basque Euskaltzaindia.