BASQUE-FRANÇAIS



             traduction

            







PIARRES 2

Ainsi ,les chose et les gens, tous, baignaient dans le bonheur total, (étaient parvenus au bonheur complet), quand, soudain, un jour, là, un vilain nuage s’étendit prenant le Mondarrain, Hartzamendi et les hauteurs d’Itxassou, au milieu de l’après-midi, d’abord blanc éclatant, puis sombre et à la fin, entièrement couleur cendre.

Il semblait un monstre qui allait en s’enroulant, comme s’il voulait ramasser tous les poisons des hautes montagnes. Et, maintenant, il allait et, gonflé des ces poisons, il venait comme un obèse vers les plaines. Et, dans tout le Labourd, furent pris de frayeur, les gens, les animaux et presque les choses. C’étaient les premiers jours de juillet, et, de tous côtés, les champs , aussi loin que portait le regard on aurait dit qu’ils étaient couverts de blés dorés qui attendaient la faux aiguisée. La faux leur arrivait ce jour, mais quelle faux, quelle espèce de faux.

L’effrayant nuage arrivait donc tandis qu’un vent tourbillonnant, après l’avoir pris l’amenait de tous côtés. Au loin, le vacarme, le fracas, on pouvait deviner un grondement sourd qui donnait la frayeur à tous. Et, ensuite, les éclairs jaillirent de la cendre épouvantable. Quel orage ! ! ! Santa Barbara ayez pitié de nous!

Jean Barbier, né le 9 juillet 1875 à Saint-Jean-Pied-de-Port
et mort le 31 octobre 1931 à Saint-Pée-sur-Nivelle, est un prêtre
et écrivain basque d'expression navarro-labourdine.